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Une anthologie trilingue de poésie

Cette terre, mon amour : Une anthologie trilingue de la poésie haïtienne contemporaine / This Land, My Beloved: A Trilingual Anthology of Contemporary Haitian Poetry / Tè mwen renmen an : Yon antoloji trileng pwezi ayisyen kontanporen

The front cover of This Land, My Beloved: A Trilingual Anthology of Contemporary Haitian Poetry

Éditée par Elizabeth Brunazzi, Denizé Lauture, and Tontongi

Préface : Edwidge Danticat

Trilingual Press : PO Box 391206, Cambridge, MA 02139; Tel. 617-331-2269; E-mail : trilingualpress@tanbou.com

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Pour qu’une langue dénigrée soit prise au sérieux, ses locuteurs doivent s’engager dans le projet de sa valorisation et de son développement. On peut voir la dernière concrétisation de ce processus de valorisation dans la sortie de l’anthologie trilingue This Land, My Beloved / Tè mwen renmen an / Cette terre, mon amour, éditée par Elizabeth Brunazzi, Denizé Lauture et Tontongi, et publiée par la maison d’édition collective Trilingual Press.

Cette anthologie trilingue place la langue haïtienne, une langue longtemps ostracisée, en parité validante avec le français et l’anglais, créant un véritable festin de danse linguistique, avec divers thèmes entrelacés qui produisent, à la fin, une symphonie harmonieuse.

La poésie d’Haïti, comme la cuisine haïtienne, hérite des saveurs de l’Europe, de l’Afrique et des Amériques ainsi que des esprits indigènes d’Ayiti pré-colombienne. L’âme poétique haïtienne, comme l’âme du vaudou, est multiple, et nourrie d’une variété d’éléments à la fois spirituels et existentiels. Cette anthologie n’épouse pas une ligne de sensibilité particulière, et n’est non plus ni un manifeste idéologique spécifique, ni encore moins une école de pensée particulière, mais plutôt l’expression poétique de l’âme multiple haïtienne condensée dans une seule collection, et reflétant le senti et le vécu des Haïtiens, vivant sur l’île comme en diaspora.

Dans un monde où les peuples sont assujettis aux assauts conjoints du militarisme le plus dominateur et aberrant—comme on le voit en Ukraine ou en Palestine occupée, de la normalisation du racisme et de la haine de l’Autre, comme on le voit aux États-Unis, ou encore de la ganstérisation de l’État et de la vie même, comme on le vit actuellement en Haïti—, il est merveilleux que nos poètes continuent de produire, de chanter l’avènement d’une réalité autre, de dévoiler la richesse du pays sur autre ordre de valorisation et de détermination de ce qui est « riche » et « pauvre ». Oui, comment un pays qui accouche d’une telle éclosion de beautés et d’émerveillements poétiques peut-il est qualifié de « pauvre » ?!

En fin de compte, il ne pouvait y avoir un meilleur moment pour la sortie de cette anthologie qui réaffirme la grande capacité d’espoir, d’empathie et de rébellion pour laquelle le peuple haïtien est connu. Au moment où nous écrivons ces lines (octobre 2023), une grande partie de Port-au-Prince et de nombreuses provinces sont contrôlées par des gangs armés violents, animés par des intentions criminelles et prédatrices, mutilant, violant, tuant à leur guise, en toute impunité et sous la surveillance passive—sinon l’approbation tacite—d’un gouvernement central faible et corrompu qui « gouverne » par décrets, et qui est totalement illégitime, profitant de la peur et du chaos créés par les gangs pour se maintenir au pouvoir.

The back cover of This Land, My Beloved: A Trilingual Anthology of Contemporary Haitian Poetry

Les éditeurs dédient l’anthologie à la mémoire de cinq des plus illustres de leurs contributeurs et contributrices : Janine Tavernier, Emmanuella Turenne, Jack Hirschman, Josaphat-Large et Monica Hand, morts avant sa publication. Ils espèrent que “leur dévouement à la justice sociale et à l’épanouissement de l’esprit continuer d’inspirer les générations qui viennent.”

—Tanbou octobre 2023

Extraits

C’est avec un grand plaisir que nous présentons au public cette radieuse collection de poésie haïtiennne représentant une grande diversité de sensibilités et de styles poétiques. Nous avons fait le choix conscient de publier notre anthologie en trois langues, d’abord par souci d’inclusion et de représentation linguistiques, que nous jugeons importantes dans la problématique haïtienne du moment, mais également pour reconnaître à la langue maternelle de 99% d’Haïtiens et d’Haïtiennes—en l’occurrence l’haïtien, connu sous le nom de créole—la place prépondérante qu’elle mérite dans la littérature haïtienne. Une composante créole haïtienne, en parité avec les composantes anglaise et française, enrichit ce livre pour les lecteurs et étudiants sérieusement intéressés à la littérature haïtienne. Cette valeur ajoutée sert aussi à éduquer le public et l’establishment littéraire.

Contrairement à son pendant du xixè siècle au temps de Coriolan Ardouin et d’Etzer Vilaire, qui était pour la plupart une mimique de la littérature européenne et française, la poésie haïtienne contemporaine trouve son originalité dans la « créolisation » qu’elle opère—pour parler comme Édouard Glissant—à travers ses multiples sources d’inspiration : la caribéenne, l’africaine, la latino-américaine et l’européenne. Elle est nourrie à la fois par l’expérience du vécu quotidien, qui reste tragique et douloureux, par la hantise d’un passé héroïque dont le pays continue de payer le prix, et par la dynamique vivante d’une diaspora engagée qui fait de l’exil une praxis de reconquête. Comme nous pouvons le voir dans de nombreux poèmes ici, même confrontés aux adversités, les Haïtiens et Haïtiennes continuent d’exhaler la joie de vivre et de rêver…

Tiré de l’Avant-Propos de Tontongi / À suivre…

Introduction

Les poètes et les poèmes sélectionnés pour figurer dans la présente anthologie trilingue, Cette terre, mon amour / This Land, My Beloved / Tè mwen renmen an, invitent les lecteurs, soit au grand public, soit aux spécialistes, à découvrir la réflexion et l’interprétation de l’histoire et de la culture haïtienne telles qu’elles sont vécues et inscrites actuellement par les poètes haïtiens habitant la diaspora des poètes haïtiens aux États-Unis, au Canada, en Haïti, ou en France.

Les résonances culturelles, littéraires et politiques partagées par ces voix haïtiennes convergent dans l’inscription du corps: la figuration du corps comme la terre-mère elle-même d’Haïti ; le corps comme celui du bien-aimé, de la bien-aimée; le corps violé, outragé; le corps en souffrance; le corps en lamentation; le corps comme résistance et site du renouveau; et le corps du langage même suite à vague après vague d’évènements historiques, de catastrophes et de déplacements, et donc tel qu’il s’inscrit dans les mots et les styles adoptés et réinventés par les poètes haïtiens contemporains.

Tiré de l’Introduction d’Elizabeth Brunazzi / À suivre…

Préface

L’art comme une défiance contre le désespoir, l’oppression et la douleur

—par Edwidge Danticat

Le sentier du marron, tel qu’exprimé dans le poème de Charlot Lucien, qui ouvre cette collection, serpente des champs de canne à sucre jusqu’aux nuages. C’est aussi ce qu’on ressent en lisant Cette terre, mon amour : Une anthologie trilingue de la poésie haïtienne contemporaine. Haïti a toujours eu une tradition poétique vibrante, intégrant folklore, spiritualité et résistance. Les poètes participant dans cette collection sont des fiers héritiers de cette tradition, explorant, comme l’ont fait leurs ancêtres, histoire, résistance, protestation, amour, nature et migration, parmi d’autres thèmes.

Dans « Middle Passage », feue Ella Turenne honore nos ancêtres qui ont mené une révolution longue d’une dizaine d’années pour créer la première république noire du monde. Elle écrit d’eux : Those same Spirits cannot be forgotten and / Their energy cannot be broken (« Ces mêmes Esprits ne peuvent pas être oubliés et / Leur énergie ne peut pas être brisée »), des mots que nous pouvons employer pour l’honorer puisqu’elle est devenue, elle aussi, notre ancêtre. Nonobstant la description d’adversités, le poème indique la guérison, signalée par la colombe planant au-dessus de l’horizon, bénissant les esprits qui sont anba dlo ou au fond des eaux…

Tiré de la Préface d’Edwidge Danticat / Traduction Mario Malivert / À suivre…

Appréciation

L’anthologie, au fil des âges, illustre une formidable croyance de liberté conceptuelle, c’est-à-dire la quête d’une beauté poétique plurielle, séductrice et contagieuse. Qu’elle porte pour titre recueil de morceaux choisis en prose ou en vers, chrestomathie, florilège, ou opus d’auteurs classiques célèbres, c’est presque toujours un tour de force dont le succès ne découle que d’un choix aventureux, aléatoire et savant à la fois.

—Frantz-Antoine Leconte docteur ès lettres, critique littéraire

Poètes participants

Coutechève Lavoie Aupont, Karine Belizar, Franz Benjamin, Roseny Blanca, Vilvalex Calice, Marie-Ange Claude, Louis-Philippe Dalembert, Gary S. Daniel, Ewald Delva, Berthony Dupont, Patrick Etienne, Christ Falin-Oralus, André Fouad, Danielle Legros Georges, Lenous Guillaume- Suprice, Michel-Ange Hyppolite, Dary Jean-Charles, Jean-Dany Joachim, Gary Klang, Doumafis Lafontant, Fred Lafortune, Alex Laguerre, Denizé Lauture, Charlot Lucien, Mario Malivert, Jan Mapou, Michèle Voltaire Marcelin, Jean-Claude Martineau, Iléus Papillon, Marilène Phipps, Gahston Saint-Fleur, Jean Saint-Vil, Elsie Suréna, Patrick Sylvain, Janine Tavernier, Tontongi (Eddy Toussaint), Emmanuella “Ella” Turenne, Emmanuel Védrine, Jean-Robert Christian Victoria, Isaac Volcy, Frantz Kiki Wainwright.

Éditée par : Elizabeth Brunazzi, Denizé Lauture & Tontongi

Préface & Appréciation :Edwidge Danticat, Frantz-Antoine Leconte

Compagnons & compagnes poétiques d’Haïti : Indran Amirthanayagam, Bernard Block, Ricardo J. Bogaert-Álvarez, Elizabeth Brunazzi, Jack Hirschman, Aidan Rooney

Traducteurs, traductrices : Samuel Barthélemy, Joseph Bocchicchio, Nancy Naomi Carlson, Marie-Cécile Corvington Charlier, Monica Hand, Chantal Kénol, Josaphat-Robert Large, Lunine Pierre-Jérôme, Charles Rice-Davis, Maggie Vlietstra, Elizabeth Brunazzi, Tontongi, Danielle Legros Georges, Patrick Étienne, Mario Malivert, Marie-Ange Claude.

Info pour commander :

Cette terre, mon amour, Une anthologie trilingue de la poésie haïtienne contemporaine
Tè mwen renmen an, Yon antoloji trileng pwezi ayisyen kontanporen
This Land, My Beloved, A Trilingual Anthology of Contemporary Haitian Poetry

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Trilingual Press

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Vous pouvez également acheter le livre sur les sites Barnes & Noble et Amazon.fr.

Table des matières

Dédicaces
7
Remerciements
15
Avant-propos de la Rédaction par Tontongi & Jill Netchinsky
313
Introduction par la coéditrice Elizabeth Brunazzi
319
Préface par Edwidge Danticat
323

Ouverture

Charlot Lucien, «Le Sentier du marron»
327
Coutechève Lavoie Aupont, «Je t’aime face au soleil couchant»
328
Gary Klang, «Il est grand temps de rallumer les étoiles»
329
Boadiba, «Jeremie ma mie»
329
Lenous Guillaume-Suprice, «À l’instant même», «Mikaĩma»
330–331
Jeanie Bogart, «Pays mien»
332
Karine Belizar, «Somnium Caelum»
333
Tontongi, «Harvard Square, un après-midi d’été»
334
Louis-Philippe Dalembert, «On my mind Haïti»
335
Alex Laguerre, «Zone d’ombre»
337
Marie-Ange Claude, «Haïti mon amour»
337
Patrick Sylvain, «Fragments», «Orteils»
338
Danielle Legros Georges «Poème pour le pays le plus pauvre de l’hémisphère»
339
Emmanuella «Ella» Turenne, «Passage du milieu»
339

Les catastrophes

Boadiba, «Blues Post Séisme»
343
Charlot Lucien, «Une main s’élevant des décombres»
344
Marie-Ange Claude, «Mutilés»
346
Michel-Ange Hyppolite, «Nos îles caraïbes»
346
Michèle Voltaire Marcelin, «Le Goût des larmes»
347
Patrick Sylvain, «Indignation»
348
Jeanie Bogart, «Déshabiller l’écriture»
348
Aidan Rooney, «Tristes Pâques»
349
Doumafis Lafontant, «Haïti chérie», «La prière Boukman»
349–350
Mario Malivert, «La nuit du séisme», «Trop plein»
351
Denizé Lauture, «Coups de pilon dans la moelle épinière»
353

L’histoire du temps présent

Ricardo Bogaert-Alvarez, «Ombres»
359
Charlot Lucien, «Répliques»
360
Gary Klang, «Toute Terre est prison»
361
Tontongi, «L’Altérité de la contingence»
363
Gahston Saint-Fleur, «Bref Récit de l’histoire et du destin du nègre»
364
Jean-Dany Joachim, «Un autre discours»
365
Emmanuel W. Védrine, «Bavardage des candidats patrie-poches»
366
Ewald Delva (Konpè Zòf), «La simplicité»
367
Kiki Wainwright «siloyiz»
368
Berthony Dupont, «Où sont passés les arbres?»
370
Elsie Suréna, «Le temps»
372
Janine Tavernier, «mariage»
373
Elizabeth Brunazzi, «La Patience des chiens»
373

Haïti intime

Jeanie Bogart, «Incohérence»
377
Janine Tavernier, «Nue», «Je chante»
377
Coutechève Lavoie Aupont, «J’écris mon mal-être dans ta garde-robe»
379
Roseny Blanca, «Reste-là»
379
André Fouad, «J’ai longtemps erré dans les bras du vent»
380
Isaac Volcy, «J’ai bu l’absinthe de ton absence»
381
Elsie Suréna, «Moi, nomade»
381
Patrick Sylvain, «Ruines»
382
Marilène Phipps, «Le balayeur», «Lumière soudaine»
382–384
Marie-Ange Claude, «Envies», «Épines», «Éventail»
384
Jean-Dany Joachim «Mon pays»
385
Fred Edson Lafortune, «Pari nul»
386
Michèle Voltaire Marcelin, «La lisière du monde»
386
Indran Amirthanayagam, «Le pays à côté», «Un monde pareil», «Les mots libres»
387–388
Kwitoya (Jean-Robert Kwitoya), «Merveilleuse Nature», «Mariage sublime»
388–389
Aidan Rooney, «À Diquini»
390
Elizabeth Brunazzi, «Automne»
390
Jean Saint-Vil, «Mourir d’un mou rire», «Ne perdez pas la tête»
391

Ripostes et résistance

Tontongi, «Haïti n’est pas ce que vous dites, Mr Tèt Mato»
393
Karine Belizar, «Stèles poétiques»
397
Gary S. Daniel, «Tri du Sorgo de la vie», «Impossible»
398
Gary Klang, «Les fantômes de Goya»
399
Charlot Lucien, «Voici venir la paix»
400
Patrick Sylvain, «Décision finale»
402
Franz Benjamin, «Le retour au pays», «J’ai passé trop de temps assis»
402–403
Gahston Saint-Fleur, «Danse macabre», «De ma mazmorre»
404–405
Michèle Voltaire Marcelin, «Nous n’irons plus à l’abattoir»
405
Berthony Dupont, «Réveillons-nous !»
407
Patrick Étienne, «Soleil cannibale»
407
Lenous Guillaume-Suprice, «En attendant»
408
Doumafis Lafontant, «Une meilleure Haïti»
409
Denizé Lauture, «L’histoire épique de Toussaint Louverture»
410
Jean-Claude Martineau (Koralen) «Viva El Toro»
414

L’âme d’Haïti

Denizé Lauture, «Je saisis le zombie d’un grand poème», «Un fils du pays et un arbre monben»
417
Gary Klang, «Ex-Île», «Une Porte s’ouvre», «Madrid»
418–420
Louis-Philippe Dalembert, «Stagioni»
421
Isaac Volcy, «Sur le lit de ta colline», «Ma femme, ma terre natale»
422
Franz Benjamin, «Qui fera de la source un cours d’eau», «Artibonite»
423–424
Dary Jean-Charles, «Délit d’identité»
424
Iléus Papillon, «La Première brise», «Le Dernier songe de l’ange noir»
426
Michel-Ange Hyppolite, «Femme»
427
Elsie Suréna, «Le ciel trébuche sur de houleux nuages»
428
Michèle Voltaire Marcelin, «Ardoise»
429
Louis-Philippe Dalembert, «la peau que j’aime»
430
Vilvalex Calice, «La terre natale»
431
Bernard Block, «Le vent du sud arrive à Port-Salut, Haïti, octobre 2016»
432
Patrick Sylvain, «leçon finale»
433
Danielle Legros Georges, «Une croyance»
434
Fred Edson Lafortune, «Impossible», «Qui es-tu ?»
435
Marilène Phipps, «Sève», «Les cordes», «Plume»
436–437
Boadiba, «Le tambour de Mamelad», «Voyage génétique»
437–438
Christ-Falin Oralus, « Le propriétaire légitime »
438
Coutechève Lavoie Aupont, «Immense amour»
439
Kwitoya (Jean-Robert Victoria), «Grand espoir», «Effort solennel», «Mon espérance»
440–442
Patrick Étienne, «Randonnée de montagne»
442
Jean Saint-Vil, «Je pleure le jour je ris la nuit», «La vie», «Si tu aimes le silence»
444–445
Biographie
447
Luxurious Nature, by Michèle Voltaire Marcelin

Luxurious Nature —par Michèle Voltaire Marcelin

Priestess Officiating the Wedding of the Drum and the Moon, by Charlot Lucien, 2017

Priestess Officiating the Wedding of the Drum and the Moon —par Charlot Lucien, 2017

Tontongi, Milady Auguste, Jill Netchinsky and Danielle Legros Georges at the Cambridge Public Library, October 28th 2023

De gauche à droite: Tontongi, Milady Auguste, Jill Netchinsky & Danielle Legros Georges à la Cambridge Public Library le 28 octobre 2023, au cours du lancement de l’anthologie trilingue Cette terre, mon amour. —photo Tanbou, 2023

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