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Savien : déterritorialisation de la violence des gangs à l’ère de la globalisation

—par John Mekinson Enezer

Résumé

Localité géographique du département de l’Artibonite

Localité géographique du département de l’Artibonite.

Le niveau local ne suffit plus pour comprendre tout ce qui se passe à l’heure actuelle en Haïti. Alors pour comprendre la question de la violence qui sévit actuellement dans ce pays, il faut non seulement remonter dans l’histoire mais également inscrire cette question dans une logique transnationale. Car la globalisation aura pour effet d’affaiblir davantage l’État en Haïti. Alors dans cet article, nous avons utilisé la méthodologie qualitative en accentuant sur une approche glocale pour pouvoir rendre compte de la violence des gangs qui sévit dans le Bas-Artibonite, plus particulièrement à Savien. Nos résultats ont montré que les pays à État faible, voire sans État, ont des marchés profitables pour les entreprises d’armement dans un monde globalisé. Et par la déterritorialisation que cela occasionne, les gangs se délocalisent volontairement tout en élargissant leurs territoires sans aucune contrainte.

Introduction1

Pendant le début du xxiè siècle, il y a un ensemble de phénomènes sociaux qui sont en train de muter. Avec les approches théoriques, sans une vérification empirique on n’arrivera pas à comprendre un phénomène dans sa globalité. Après la chute du mur de Berlin puis l’effondrement de l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques), on a commencé à parler de la transition démocratique, État faible voire des pays sans État entre autres. En effet, à travers certains pays sans État, les phénomènes sociaux se transforment d’une manière exponentielle. Par exemple, en Haïti, au début des années 2000, les gangs se localisaient généralement dans les grandes villes et agglomérations comme Port-au-Prince, Delmas et Cité Soleil.

Combat et prise de la Crête-à-Pierrot, par Auguste Raffet, 1839

Combat et prise de la Crête-à-Pierrot, par Auguste Raffet, 1839.

Cependant, à partir de 2010, on a pu constater, sans un véritable « chasse-aux-gangs », ceux-ci commencent à se délocaliser dans l’optique de construire dans les zones urbanisées leurs foyers de gang qui se transformeront plus tard en ce que Jean Fabien (2017) appelle foyer de violence. Comme cas type, on va s’accentuer sur la deuxième section communale de la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite, à savoir « Savien » pour pouvoir zoomer la question de la violence des gangs à l’ère de la globalisation. Cette dernière peut être vue comme l’intégration des marchés sur le plan mondial avec, au cœur de ce principe, la mise en place de stratégies commerciales internationales menant à un marché mondial unifié. On peut dire que celle-ci se caractérise notamment par le développement des échanges et des interactions humaines sur toute la planète2.

La globalisation, dans le cas des pays sans État comme Haïti, joue un rôle non négligeable dans la question du commerce illégal d’armes à feu, de crime organisé et de la corruption. En ce sens, la globalisation par le biais de la corruption est un véritable facteur pouvant expliquer le pic de la violence des gangs à travers toute la République d’Haïti. Ainsi, il est à constater que la violence en tant phénomène n’est pas un fait nouveau dans le quotidien de la population haïtienne. D’ailleurs dans Haïti : le long règne des gangs, les auteurs ont montré que depuis l’assassinat du père de la patrie (Jean-Jacques Dessalines), en 1806, la violence paraétatique s’est imposée comme un véritable modèle (Alcin, Jeffton ; Alphonse, Ritchy ; Blanchard, Charles & Enezer, J. Mekinson, 2023). Mais Alain Gilles (2005), pour sa part, fait montre que dans les situations où l’ordre social ne se repose pas sur un consensus, sur les repères culturels, la violence devient un mode de résolution de conflits » (p.62). Cela dit, la violence devient une médiatrice par excellence pour la résolution des conflits dans le cas d’Haïti.

Dans ce travail, nous soutenons l’hypothèse que les facteurs internes sont insuffisants pour comprendre tout ce qui se passe actuellement dans le pays. En ce sens, pour comprendre la violence des gangs dans le « Bas-Artibonite, voire à travers tout le pays », il faut placer la violence, en tant que phénomène social, dans un contexte global. D’ailleurs, la délocalisation volontaire des gangs via leurs politiques de l’élargissement de leurs territoires est un cas extrême d’une déterritorialisation. Car la territorialisation est un processus à travers lequel on aboutit à ce que l’on appelle un « État ». Dans le cas contraire, on aura certes un espace, mais non un territoire où il y a une personne morale qui assure et qui a le monopole de la violence légitime, pour corroborer la thèse de Max Weber.

Plantation de riz à Savien, une image qui montre à quel point la mondialisation a affecté une zone autrefois nourrissante et désormais conquise par des gangs.

Plantation de riz à Savien, une image qui montre à quel point la mondialisation a affecté une zone autrefois nourrissante et désormais conquise par des gangs.

Dans la littérature académique, Regnauld (2012) a passé en revue le concept de déterritorialisation. Il a fait montre que celui-ci a fait son apparition avec Gilles Deleuze et Félix Guattari dans L’Anti-Œdipe en 1972 pour décrire tout processus de décontextualisation d’un ensemble de relations qui permet leur actualisation dans d’autres contextes. Ce concept, étant approprié à ce travail, il répond parfaitement à la stratégie des gangs dans le Bas-Artibonite puis à l’inexistence de l’État en Haïti.

Après avoir présenté la méthodologie dont on a utilisé pour pouvoir accoucher à ce résultat, on présentera, dans un premier temps, l’histoire de la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite ; ensuite on va retracer la trajectoire de la violence des gangs dans le Bas-Artibonite à travers son évolution. Dans un second temps, on fera enfin ressortir, via une approche comparative, les liens existants entre la violence des gangs de Bas-Artibonite et la globalisation.

La méthodologie du travail

Dans cette partie, on va présenter les méthodes que nous avons choisies pour la collecte des données, d’analyses des résultats obtenus ainsi que les difficultés rencontrées dans la réalisation de cette recherche. Généralement, un cadre méthodologique comprend trois grands points essentiels, à savoir : d’abord la recherche documentaire, ensuite l’observation de terrain et enfin l’analyse et traitement des données.

Force est de constater que la recherche documentaire3 joue un rôle extrêmement important dans les travaux académiques, du fait qu’elle nous permet de mieux orienter notre pensée. Ainsi, dans le cadre de cette recherche, nous avons consulté les périodiques4 comme les rapports des institutions nationales et internationales, les documents officiels, les revues et les journaux ; les monographies5 et les ouvrages spécialisés6 comme les annuaires, les dictionnaires et les encyclopédies. Mais en ce qui a trait à l’observation de terrain, si nous avons fait ce choix, c’est parce que le phénomène qui constitue notre objet d’étude est observable et réel. Du coup, cette technique nous permet de collecter des données intéressantes. Il est néanmoins important de préciser qu’il existe plusieurs types d’observation, nous avons choisie l’observation non structurée qui consiste à observer avec précision le comportement d’un individu ou d’une population d’étude. Par conséquent, cette technique nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur la question de la violence des gangs dans le Bas-Artibonite.

Ainsi, les données que nous avons obtenues sont traitées de manière objective en appliquant ce que l’anthropologue Claude Lévi-Strauss appelle le principe de mise à distance plus connu chez le sociologue français, Pierre Bourdieu, sous le nom de vigilance épistémologique.

Histoire de la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite

D’après les données disponibles sur le site de la Fédération Nationale des Maires d’Haïti7, on a présenté Petite Rivière de l’Artibonite comme étant une contrée qui fut élevée au rang de commune en 1827. Administrativement, elle est subdivisée en six (6) sections communales. Elle a au moins cent quatre-vingt-quatre (184) localités et cent quatre-vingt-dix (190) habitations. Elle a également un quartier, Savane à Roche, qui relève de la 4e section communale du même nom. La commune de Petite Rivière de l’Artibonite est bornée au nord par les communes de Dessalines et de Maïssade ; au sud, par les communes de Verrettes et de Lachapelle ; à l’est, par les communes de Maïssade et de Boucan Carré et à l’ouest, par les communes de Lachapelle, de Verrettes et de Dessalines.

Cette commune (Petite Rivière) figure parmi les plus anciennes colonies françaises du Nouveau Monde et représente l’un des premiers centres d’opposition à l’ordre colonial. Déjà, le 24 février 1790, des affranchis s’y réunirent sur l’habitation Ducasse de Plassac et furent attaqués par Borel.

Voulant exprimer de façon claire son refus de se plier à la sujétion française, cette localité, entraînée par des chefs indigènes, passa sous le drapeau espagnol en novembre 1793. Toussaint Louverture ouvrit, en 1794, les portes du bourg aux Espagnols, ainsi les Anglais de Saint-Marc passeront à l’offensive en janvier 1795 pour reprendre Petite Rivière. Pour contrer leur avance, Toussaint Louverture installa au bourg de Petite Rivière une batterie de deux pièces de canon. Initiative payante, puisqu’elle a forcé le commandant anglais Brisbane à battre en retraite. En 1802, à l’approche de la division de Rochambeau, Toussaint confia à Dessalines le commandement du fort de la Crête-à-Pierrot. Ce fort fut le théâtre d’une des batailles les plus glorieuses de la guerre de l’indépendance. Un millier de soldats de l’armée indigène y subissent un siège de vingt jours face à l’armée expéditionnaire de Leclerc. En une phrase, on peut dire que les sites et les monuments historiques comme le Palais aux 365 portes, le Fort de la Crête Pierrot, Fort Oranger, témoignent d’un passé historique enrichissant.

Gang, trajectoire et évolution

C’était une commune relativement calme. La population vivait paisiblement malgré certains conflits terriens saisonniers qu’éclataient dans le Bas-Artibonite. En 2011, l’institut Karl Lévêque, attirait l’attention des autorités sur la violence et l’insécurité qui éclataient dans le Bas-Artibonite spécialement à St-Marc, Pont-Sondé et à Petite-Rivière de l’Artibonite. Ajoute l’institut Karl Léveque :

« 30 Août à compter de 6 heures du soir, des bandits ont pillé la station d’essence de Petite Rivière de l’Artibonite. Le même jour, des individus non identifiés ont ouvert le feu sur Exumé Ménès, un commerçant. Ce dernier a été atteint de 3 projectiles. Il a trouvé la mort le lendemain 31 août à l’hôpital Charles Colimon de Petite Rivière de l’Artibonite. Par ailleurs, deux bandits non identifiés ont assassiné Rial Aristilde, âgé de 35 ans, dans la zone de “Moreau Pey”. Rial Aristilde est un chauffeur de taxi-moto, il se rendait sur les lieux de travail quand les bandits l’ont attaqué aux environ de 6 heures du matin. Les voleurs se sont emparés du véhicule après lui avoir ôté la vie8. »

Le rapport de cet institut témoigne clairement de la faiblesse ou l’inexistence de nos institutions étatiques du fait que ces prétendues institutions n’ont rien fait pour éviter le chaos quelques années plus tard. En ce sens, l’approche de Douglas C. North, John J. Wallis et Barry R. Weingast (1990) dans Violence and Social orders: A conceptual Framework for Interpreting Recorded Human History, pouvait bien expliquer cette complexité. Ils ont pris le soin dans le premier chapitre d’élaborer deux types d’institutions que l’on peut retrouver dans un ordre social. Il s’agit des institutions formelles et des institutions informelles. Selon eux, les institutions formelles sont délibérément mises en place par la société pour répondre aux incertitudes, d’autant plus que le social est précaire par définition. Ces institutions-là assurent le maintien de l’équilibre sociétal. Cependant, les institutions informelles prennent sources dans la tradition et transmises oralement, elles ne peuvent pas assurer l’homéostasie de la société. À cet effet, la présence des institutions informelles et la présence des institutions extractives9 font de cette commune, spécialement à Savien, un véritable foyer de violence.

En 2015, à la suite de la réalisation des élections, on commence à questionner sérieusement la montée de l’insécurité dans cette commune. Mais à partir de 2019, la situation semble dépasser la population car durant cette année, les gens qui font partie du Gang Gran Grif (ce groupement armé se localise à Savien et sème la terreur dans toute la commune) commençait à troubler sérieusement la paix publique. Ainsi, en avril 2019, ils attaquaient le commissariat qui s’y trouve dans le centre-ville et ils ont incendié plusieurs véhicules appartenant à l’institution policière. Pendant la fête de fin d’année, ces hommes détournent non seulement des camions de marchandises mais également ils s’attaquent à des maisons privées dans la localité de Mogé (une localité 1ère section de Petite-Rivière de l’Artibonite) en incendiant une dizaine de maison, précisément le 14 août 2020. En conséquence, des milliers de membres de la population de la commune de Petite-rivière de l’Artibonite expriment leur ras-le-bol face à l’insécurité qui bat son plein dans la commune, mais la manifestation pacifique ne change rien. Au contraire, la situation s’aggrave de jour en jour.

Violence des gangs et globalisation

Qu’est-ce qui explique la présence des gangs dans une section communale qui n’a pas vraiment de grands enjeux économiques ? Peut-être ces enjeux ne sont-ils pas encore décryptés ? À qui profite la présence des gangs dans le Bas-Artibonite ? Quel rôle joue la communauté internationale dans ce cycle de violence sans fin ?

L’industrie de l’armement a en effet explosé aux États-Unis ; en 2020, la production annuelle d’armes à feu destinées à la vente commerciale a bondi, passant de 3.9 millions en 2000 à 11.3 millions d’armes à feu10. Un fait est certain, la globalisation a favorisé l’écoulement de ces armes, surtout dans les pays du Sud, sans moindre complication. D’ailleurs, les pays sans États ont un marché sûr pour l’écoulement de ces produits. La mafia internationale s’organise de façon qu’elle contrôle les douanes dans ces pays dans l’optique de faire parvenir les armes à feu en direction des gangs sans trop de difficulté. Voilà pourquoi un chef gang peut être à plus de 1,348 km (distance entre Haïti et Florida), mais n’a aucun problème pour acheter des armes et des minutions en provenance de la Floride.

En effet, Ariane Jossin et Teresa Koloma Beck (2013) nous montrent que : la ville comme théâtre d’importants conflits à l’échelle sociale mondiale. Ils avancent et considèrent les villes comme des lieux au sein d’une « société mondiale » (Weltgesellschaft) et comme des points de cristallisation dynamiques de la globalisation. Parmi ces derniers ne figurent pas seulement les processus croissants d’intégration économique, politique et culturelle, mais aussi des conflits qui sont réglementés au niveau de cette société mondiale. Sur fond d’interconnexions médiatiques, économiques, sociales et politiques (sécuritaires) accrues, la défrontalisation est un des signes caractéristiques de ces conflits. Ainsi, la « défrontalisation » signifie ici bien plus qu’un simple « dépassement des frontières » : ce concept renvoie à la multiplication des références spatiales significatives pour l’un ou l’autre conflit. Ici, ils parlent de conflit entre les riverains, non pas un groupement armé qui sème la terreur au sein d’une communauté. À cet effet, les données empiriques confirment qu’il existe un lien étroit entre la violence des gangs et la globalisation, d’ailleurs Savien en est l’exemple typique.

En outre, depuis 2005, Alain Gilles a étudié la violence en tant qu’objet d’étude en montrant que la violence est sociale et culturelle tout en écartant la perspective qui veuille qu’elle s’inscrive dans la nature humaine comme l’auraient voulu croire Thomas Hobbes, Sigmund Freud, ou plus récemment Steven Pinker et Yves Michaud (Gilles, 2005 : 58 59). En effet, l’État en Haïti, pour ne s’être pas constitué au xixè ou même au xxè siècle, tend à s’affaiblir davantage sous l’effet de la mondialisation et rend possible l’émergence d’une forme de violence, dont l’espace d’action ne correspond plus à celui de l’État-nation (Gilles, op.cit. :74).

Comment une zone (Savien) qui était comme zone verte arrive à se transformer en zone rouge sans que cette zone ne subisse dans un premier temps un ensemble de transformation socio-économique et industrielle ? Il est à constater que le niveau local ne suffit plus pour comprendre tout ce qui se passe à l’heure actuelle dans le pays. Alors, pour comprendre la question de la violence qui sévit actuellement dans le pays, il faut non seulement remonter dans l’histoire mais également il faut placer cette question dans une logique transnationale. En somme, la mondialisation aura pour effet d’affaiblir davantage l’État en Haïti. Cet affaiblissement rendra l’État de moins en moins capable de gérer la violence sur son territoire et d’empêcher que celui-ci soit utilisé par des acteurs de la violence internationale, qui généralement s’allient aux groupes internes enclins à la violence (Gilles, 2005 :76). En ce sens, la communauté internationale alimente la violence en Haïti à la fois directement et indirectement.

Bibliographie

  1. Gilles A., « Essai d’analyse de la violence politique en Haïti », in La violence organisée et ses conséquences auprès des victimes et auprès de la communauté, Port-au-Prince : IFES/VOV, 2005, p.57‑79.
  2. Alcin Jeffton, Ritchy Alphonse, Charles Blanchard & John Mekinson Enezer, « Haïti : le long règne des gangs », Variation, Revue Projet, No 393, avril‑mai 2023, p.81‑83.
  3. Ariane Jossin et Teresa Koloma Beck, « Violence et espace urbain », Revue de l’IFHA [En ligne], 5 | 2013, mis en ligne le 17 février 2014, consulté le 24 août 2022. DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.7409
  4. Douglas C. North, John J. Wallis & Barry R. Weingast, Violence and social orders: A conceptual Framework for Interpreting Recorded Human History, Cambridge, Cambridge University Press, 2009.
  5. Jean F., « Cité Soleil veut-elle réellement en finir avec les violences armées ? », Académia, 2017, p.1‑59.
  6. Regnauld H., « Les concepts de Félix Guattari et Gilles Deleuze et l’espace des géographes », Revue Chimère [En ligne], 2012, consulté le 28 aout 2022.
  7. Simon E., « Ville-usine, ville industrielle, ville d’entreprise… Introduction à des approches croisées du fait industrialo-urbain », Revue Géographique de l’Est [En ligne], vol. 58/3‑4 | 2018, mis en ligne le 23 juillet 2020, consulté le 24 août 2022. DOI : https://doi.org/10.4000/rge.9332

—John Mekinson Enezer étudiant finissant en Anthropologie/sociologie à la faculté d’Éthnologie d’Haïti

Notes

1.Je profite de cette occasion pour remercier mes collèges gillistes (un groupe d’hommes et de femmes qui décident de prendre au sérieux les sciences humaines et sociales dans un pays où la science n’est pas la bienvenue). Ces gens-là, dans leurs réflexions, ont une autre compréhension de l’État dans les pays du Sud particulièrement en Haïti. Je remercie également Mme Talita Ambroise et Sania-Gara Joseph. Ces soutiens sont nombreux, alors je leur en saurai gré.
2.Le Journal du net, Globalisation : définition, traduction et synonymes.
3.La recherche documentaire vise à identifier et localiser des ressources informationnelles déjà traitées, soit par des individus soit par des machines (Dinet et Passerault, 2004) ; cité par Gaspard Claude (2019), disponible sur www.scribbr.fr, consulté à 10h29 le 25 janvier 2023.
4.Selon Laurie Hime (2020) une périodique est une publication collective qui parait régulièrement avec une fréquence quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, annuelle ou autre. Disponible sur : https://libraryguides.mdc.edu/researchperiodicalsguideHime, consulté le 25 janvier 2023 à 10h06.
5.La monographie est donc un texte ethnographique dont les protocoles obéissent à la représentation que l’ethnologue se donne de sa position sur le terrain et de son autorité scientifique. Il n’est par conséquent pas anodin de s’interroger sur la forme même du document ethnographique. Dans la monographie, le ton est volontiers impersonnel, et l’auteur ne se donne guère à voir dans son expérience propre sur le terrain.
6.Ce sont des documents dont la consultation permet d’obtenir des renseignements ponctuels, des références bibliographiques ou d’orienter la recherche.
7.Petite Rivière de l’Artibonite, Fédération Nationale des Maires d’Haiti (FENAMH), consulté le 27 juin 2023 à 12h20.
8.Ces informations ont étés enregistrées lors d’un entretien entre le journaliste Désir et moi sur la situation de la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite en 2021.
9.Concept emprunté chez Accemoglou et Robinson dans un texte publié en 2012 qui a pour titre : Why Nations Fail pour traduire un ordre où les valeurs concentrées et accumulées servent seulement à bâtir une armée ayant pour mission de briser les révoltes, payer les mercenaires et poursuivre l’exploitation de l’homme par l’homme.
10.Des informations beaucoup plus amples sont disponibles sur le site internet « Libération », consulté le 27 juin 2023 à 15h24.

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