—par l’Agence Haïtienne de Presse (AHP)
précédemment publié dans Le Nouvelliste du 9 septembre 2008)
Sortie de la dictature en février 1986, Haïti fait face depuis ces 25 dernières années à des crises interminables marquées par des violences meurtrières dont des coups d’état qui ont déstabilisé le pays sur le plan politique et qui ont empêché tout progrès sur les plans social et économique.
Que peut-on attendre d’un pays dont une partie des élites en est arrivé à commettre des actes de sabotage le jour même du bicentenaire de son indépendance, interrogeait récemment un intellectuel dominicain.
Et comme si ce n’était pas assez, ce sont les catastrophes naturelles qui s’acharnent contre ce pays avec une violence inouïe, comme s’il était frappé par une grande malédiction:
En effet, comme pour en rajouter à notre misère déjà endémique, ce sont toutes les régions du pays qui sont frappés par 3 ouragans consécutifs, tuant plus d’un millier de personnes, dévastant les plantations et détruisant ce qu’il restait encore d’infrastructures au pays.
Mais, il ne s’agit nullement de mauvais sort ni de malédiction. Si les catastrophes naturelles ne font de quartier à aucun pays, la situation que nous vivons aujourd’hui est en grande partie la conséquence de longues années de division, de contradictions, de luttes violentes et stériles pour le pouvoir au mépris des lois et de la constitution.
Dans le cas particulier des catastrophes naturelles qui endeuillent le pays au cours de ces dernières années, il ne s’agit pas non plus de calamités soudaines et inattendues. C’est le résultat de notre laxisme, du mépris de l’environnement, de la déforestation accélérée d’un pays disposant de moins de 2% de couverture végétale.
Les réponses jusqu’ici à nos problèmes ne sont toujours que superficielles pratiquement sur tous les plans. Nous avons pris l’habitude de ne réagir qu’au coup par coup.
Quand une catastrophe arrive, on se lamente, on appelle au secours, on apporte un minimum d’aide aux victimes, on compte les morts et on les enterre, puis on attend la prochaine catastrophe. Ainsi de suite… jusqu’à peut-être la destruction totale.
Aujourd’hui, il y a un urgent besoin de voler au secours des victimes de 3 ouragans, qui ont besoin de nourriture, d’eau potable, de vêtements et de logements partout à travers le pays. En ce sens, l’aide internationale et des secteurs autres que gouvernementaux est bienvenue.
Cependant, il faut bien plus que ça pour qu’à la prochaine catastrophe, le même scénario ne se reproduise. Les autorités doivent se mettre à la tache avec l’aide de la communauté internationale pour sécuriser les villes et les régions vulnérables et fragilisées, reconstruire les structures détruites et relocaliser les habitants résidant dans des zones jugées non récupérables.
Cependant, aucun espoir ne sera permis, si les haïtiens continuent de se battre avec des armes illégales pour le pouvoir, d’ignorer le sens de la solidarité et de l’unité.